Nanard il écrit des pièces en plus omg

Des dessins ? des fics ? des bannières ? ect ? venez poster tout ça ici !

Modérateurs : SM58, Purple Sea, El Señor Toulou

Répondre
Avatar du membre
Nanard
Accro du clavier
Accro du clavier
Messages : 11925
Enregistré le : 12 nov. 2009, 23:36
Logiciel 1 : Paint
Logiciel 2 : Gimp
Localisation : dtc

Nanard il écrit des pièces en plus omg

Message par Nanard »

Voilà hum pour mon cours d'écriture dramatique je devais écrire une pièce. Un huis clos pour être exact, avec maximum quatre personnages. Et comme mes précédentes idées de scénar ne correspondaient pas à ces contraintes, j'ai dû penser à un truc vite fait hier soir, parce que c'est à remettre demain.

Alors j'ai piqué le scénar de Shino pour son SC de la guerre des animaux (Y)

En fait j'ai juste pris le contexte (deux mecs qui discutent dans un resto attaqué par des animaux) et j'ai construit mes propres dialogues et péripéties autour de ça.

D'ailleurs j'ai repris la phrase du SC de Toulousaing (la vie c'est comme un sushi) parce que j'avais rien d'autre sur quoi débuter ma pièce ptdr
____________________________________________



PERSONNAGES

ÉRIC, un jeune homme

PAUL, un homme gros et portant des lunettes


La scène se passe dans un petit restaurant style snack bar des années 50. Un comptoir. Éric est derrière (côté jardin), quelques tabourets devant (côté cour). En arrière-plan, une grande baie vitrée dont les stores sont fermés à travers lesquels on distingue les rayons du soleil, ainsi qu'une porte condamnée par de multiples planches de bois.

ÉRIC, parlant dans le vide
La vie, c'est comme un sushi que j'vous dis. Oh c'est p't'être cliché comme réplique, mais Bon Dieu qu'c'est vrai. Parce que bon, les sushis c'est dégueulasses, m'voyez ? Et la vie aussi pardi ! (Silence suivi d'un long soupir.) Oh et puis merde, personne m'écoute de toute façon. Putain mais c'est normal, je suis tout seul. Tout seul. Saloperie.

On entend un barrissement d'éléphant.

ÉRIC, paniquant
Seigneur ! Je croyais qu'il s'était tiré !

Il fouille sous le comptoir et en sort une carabine.

ÉRIC, recroquevillé, avançant à petits pas vers la baie vitrée
Saloperie de saloperie de saloperie de saloperie. Non mais saloperie, pourquoi ça m'arrive à moi ? Pourquoi Dieu me fait ça à moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, hein ?

Il s'adosse au mur à côté de la fenêtre. Lentement, il écarte deux lattes du store et regarde à l'extérieur.

ÉRIC, murmurant
L'enculé, il se cache.

Il lâche le store et reste alerte, le fusil contre le torse. Soudain on tape à la fenêtre de la porte.

PAUL, hurlant
Hé ! Y'a quelqu'un ? Hé oh ?

Éric est surpris, mais reste figé, silencieux.

PAUL
Hé oh ? Sapristi, ouvrez-moi ! Je suis humain, je vous le jure ! (Silence.) Mais allez quoi, je sais que vous êtes là, sinon la porte serait pas barricadée. Ouvrez, bordel de merde !

ÉRIC, nerveux
Allez-vous-en, vous allez les attirer !

PAUL, défiant
Je vais rester là m'sieur, quitte à me faire bouffer. Vous êtes mieux de m'ouvrir si vous voulez pas qu'ils vous découvre, vous croyez pas ?

ÉRIC, se dirigeant vers la porte
C'est bon, d'accord. Une seconde.

Il sort un pied-de-biche d'une armoire et entreprend avec effort de retirer les planches.

PAUL, impatient
Votre putain de seconde est drôlement longue.

La porte s'ouvre finalement à la volée, pendant qu'Éric était afféré à retirer les planches, se la prenant en pleine figure.

ÉRIC, hurlant et se massant le front
Bon Dieu, vous êtes malade ? Vous vouliez me tuer ? Et la porte, vous l'avez défoncée, on fait quoi maintenant pour les empêcher d'entrer ?

PAUL, en entrant dans le restaurant
Roh la la que vous êtes chiant. (Inspectant les lieux.) Dites donc, c'est plutôt chouette ici. La déco manque un peu de goût, mais c'est chouette. (Se dirigeant vers un grand juke-box l'air intéressé.) Ça existe encore, ces trucs ? Vous avez quoi dessus, du Marilyn Monroe ?

ÉRIC, exaspéré
N'y touchez pas, c'était à mon grand-père. Et au fait, vous êtes qui, vous ?

PAUL
Quelle importance ça a, maintenant, qui on est ?

ÉRIC
Pas faux. (Silence. En retournant derrière le comptoir.) Vous voulez du café ?

PAUL, en s'asseyant au comptoir
Je ne bois que du décaf. (Pendant qu'Éric cherche dans ses armoires.) Vous savez, c'est un peu ironique ce qui se passe, vous croyez pas ?

ÉRIC, fouillant et réfléchissant
J'ai... hum... de l'espresso. Ça fait pareil ?

PAUL, très sérieux
Non. (Après une pause.) Je veux dire, ces animaux qui se rebellent, là, dehors. C'est pas un peu ironique ?

ÉRIC
Je sais pas. Vous voulez du thé ? (Cherche de nouveau dans ses armoires.)

PAUL
Volontiers. (Après une pause.) Moi je trouve ça comique en tout cas. Après tout, on l'a bien cherché, hein.

ÉRIC, cessant ses recherches
Mon père s'est fait tuer par un chat y'a deux mois.

Silence.

PAUL, amusé
C'est... eh bien... ça aurait pu être pire, vous savez. J'ai entendu dire qu'une dame s'était fait attaquée par une tripotée de limaces. Des putains de limaces.

ÉRIC
J'ai plus de thé.

Silence.

PAUL
Vous savez ce qu'on devrait faire ? On devrait sortir dehors.

ÉRIC, sarcastique
Avec cet éléphant qui rode autour depuis deux semaines, je crois pas non.

PAUL
Alors on fait quoi ?

ÉRIC
Je sais pas. Mais on sort pas.

PAUL
Sérieusement, pourquoi ?

ÉRIC
C'est pas évident ?

PAUL, très sérieux
Non.

ÉRIC
Ces bêtes...

PAUL
Quoi « ces bêtes » ? Qu'est-ce qu'elles ont « ces bêtes » ? Vous avez peur de crever ?

ÉRIC
Voilà ! Vous avez pas peur, vous ?

PAUL, très sérieux
Non.

ÉRIC
Je veux pas crever, c'est tout. Je suis pas suicidaire comme vous.

PAUL
Je suis pas suicidaire, seulement réaliste. Vous comptez vivre ici jusqu'à la fin des temps ?

ÉRIC
Ils vont sûrement nous sauver un jour.

PAUL
Qui ça ?

ÉRIC
Je sais pas ! L'armée, le gouvernement, les Américains, n'importe qui !

PAUL
Je veux pas vous faire chier, mais ils ont le même problème que nous, là-bas, en Amérique. (Silence.) Et puis hein, c'est eux qui sont la cause de toute cette merde, si vous pensez qu'ils vont daigner lever leurs gros culs pour venir sauver nos belles gueules de mangeurs de fromages, vous vous foutez le coude dans l'oreille jusqu'au trognon. (Silence.) D'ailleurs, c'est quoi vos projets ?

ÉRIC
Survivre.

PAUL
Avouez que c'est beaucoup moins emmerdant de survivre à deux, j'ai tord ?

Silence. Soudain on entend le bourdonnement d'une mouche de plus en plus fort. Éric s'agite, mais Paul ne réagit pas.

ÉRIC, paniquant
Saint-Siméon, une mouche !

PAUL, indifférent
À ce temps-ci de l'année, c'est normal.

ÉRIC, énervé
Levez votre gros cul et aidez-moi à la tuer avant qu'elle n'avertisse ses compères qu'on est là.

PAUL, amusé
Quoi, vous avez peur qu'elle aille nous vendre à l'éléphant dehors ?

ÉRIC, tentant d'attraper la mouche
Taisez-vous et aidez-moi !

Paul se lève et, lentement, fait le tour du comptoir, pendant qu'Éric fait toujours ses simagrées. Il s'empare de la carabine, regarde s'il y a des cartouches à l'intérieur, vise la baie vitrée et tire. La fenêtre éclate en morceau. La mouche cesse de bourdonner.

ÉRIC, hystérique
Bon Dieu de merde, qu'est-ce que vous avez fait !

PAUL, en haussant les épaules
Vous m'avez demandé de tuer la mouche ; j'ai tué la mouche.

ÉRIC, de plus en plus enragé et en prenant le fusil des mains de Paul
Espèce de foutu malade mental, vous nous avez condamné !

PAUL, en se rasseyant au comptoir
Boarf, crever maintenant ou demain, qu'est-ce que ça change au fond ? Et puis j'ai jamais vu d'éléphant.

Éric, adossé au mur, scrute par la fenêtre, nerveux.

PAUL, en regardant le comptoir
Mon père c'était un vrai salopard. Il battait ma mère, tout ça. Il m'a jamais emmené au zoo. Et vous, vous êtes déjà allé au zoo ?

ÉRIC, en colère
Allez-vous faire foutre.

Long silence.

PAUL, émerveillé
Ooooh, regardez, une fourmi !

ÉRIC, accourant vers Paul en brandissant le fusil
Où ça ? Où ça ?

PAUL, s'esclaffant
Je vous ai bien eu, hein ? Putain, si vous aviez vu votre gueule !

ÉRIC, très sérieux
Si vous me refaites ça, je jure devant Dieu de vous exploser la tête.

PAUL
Bah non, vous feriez pas ça. Vous seriez tout seul après.

ÉRIC
J'étais seul, et bien plus heureux, avant que vous apparaissiez.

PAUL
Allez raconter ça à Gertrude, mais me prenez pas pour un con. Probablement que vous causiez tout seul comme un putain de dégénéré. Peut-être même que vous vous imaginiez des gens autour de vous.

ÉRIC, confus
A... a... allez vous faire foutre.

PAUL, sur un ton officieux
Peut-être même que... que moi-même je suis pas réel. Peut-être même que vous m'avez imaginé après être tombé dans un délire schizophrène. Vous savez, vous seriez pas le premier qui...

ÉRIC, murmurant
Fermez-la. (Silence.) Vous avez entendu ?

PAUL, très fort
Non, je n'ai rien entendu.

Éric lui fait signe de se taire. Silence. Après un moment, on entend un miaulement de chaton. Éric regarde furtivement à travers le store.

ÉRIC, murmurant
Saloperie de merde de merde de merde de saloperie de merde ! La mouche, vous l'avez ratée, elle les a averti !

PAUL, très sérieux
Je visais la fenêtre. Pas la mouche.

ÉRIC
Taisez-vous.

Nouveau miaulement.

PAUL, intrigué
C'est le chat qui a trucidé votre paternel ?

ÉRIC
Non. C'est un piège. Ils envoient le petit pour nous amadouer. Ils ont fait pareil à ma sœur avec un lapin. Elle a fini rongée jusqu'à la moelle. Ce qu'elle était conne ma sœur. Saloperie de trisomie 21.

PAUL, se levant, confiant
Bon, laissez faire le professionnel. Donnez-moi ça (il arrache la carabine des mains d'Éric). Maintenant, regardez et apprenez.

Il passe le canon de l'arme entre le store et le cadre de la fenêtre, le faisant disparaître. Il vise le sol. On entend un nouveau miaulement, coupé par le tir de carabine.

PAUL, en redonnant l'arme à Éric
Comme un chef.

ÉRIC, consterné
Vous êtes complètement barjo ma parole ! Au moins comme ça je suis sûr de crever.

On entend un faible miaulement, presque une plainte.

ÉRIC, abasourdi, regardant à travers le store
Par tous les Saints, il est encore vivant !

PAUL, sarcastique
Alléluia ! C'est le miracle de Jésus !

Le chaton continue de miauler.

ÉRIC, paniquant
Seigneur, s'il continue comme ça, ses parents vont rappliquer.

PAUL, froidement
Ce sont des chats. Des putain de chats.

On entend un puissant rugissement de lion.

ÉRIC, se recroquevillant, la tête entre les mains
Oh mon Dieu oh mon Dieu oh mon Dieu oh mon Dieu oh mon Dieu.

PAUL, étonné
Mais bordel, on est où là, au Togo ?

ÉRIC, pleurnichant
J'aurais jamais dû vous laisser entrer. J'étais heureux avant que vous débarquiez, vous comprenez ?

PAUL, sarcastique
Mais oui, vous étiez heureux à parler tout seul à vos frites et à prier le Saint-Ciel que des acariens viennent pas vous bouffer pendant la nuit. (Silence.) Hé, parlant de frites, vous en auriez pas par hasard ? C'est que j'ai la dalle moi, je marche dehors depuis deux jours déjà.

ÉRIC, soudain intéressé
Et vous avez survécu ?

PAUL, sur un ton presque mystique
Vous savez ce que je crois ? Je crois que ces enfoirés se nourrissent de votre peur, là (il se frotte la poitrine). Mais moi j'avais pas peur, alors ils en avaient rien à foutre de moi.

ÉRIC, implorant
Mais comment vous faites pour pas avoir peur, bon sang ?

PAUL, en prenant un air nostalgique
Vous savez, y'a trois semaines, j'étais dans ma voiture et j'allais au boulot. On était en 2008. Et puis boum, trou noir. Je me suis réveillé dans un hôpital jonché de cadavres bouffés par la vermine. J'ai vu sur un calendrier qu'on était en 2016. (Avec vivacité.) 2016, vous vous rendez compte ?

Éric hoche la tête.

PAUL
J'en ai conclu que j'avais passé huit ans dans le coma. Et je me réveille et y'a ça. Huit ans avaient passé. J'avais plus de famille, j'avais plus de maison, plus d'argent, plus rien. J'avais juste moi. Alors qu'est-ce que je peux bien en avoir à foutre de me faire bouffer ? Ça fait trois putain de semaines que je marche de villes en villages dans l'espoir de crever. Bah vous savez quoi ? Le pire qui m'est arrivé c'est quand, y'a une dizaine de jours, une iguane m'a mordu la jambe, là (il désigne son mollet). Elle s'est étouffée avec ma putain de graisse. Alors apparemment y'a quelqu'un, je sais pas où, qui veut pas que je crève.

Éric semble consterné par l'histoire. Long silence.

ÉRIC, la voix tremblante
Alors vous pensez que c'est une épreuve ? Que Dieu nous testerait ?

PAUL, découragé
Oh la la, commencez pas avec vos bondieuseries.

ÉRIC
Si je sors et que je n'ai pas peur, je ne mourrai donc pas ?

PAUL
Vous le saurez pas si vous l'essayez pas.

Éric se lève, confiant, et sors pas la fenêtre, carabine à la main.

ÉRIC, hurlant
Hééééé ! J'ai plus peur de vous maintenant ! Allez, venez que je vous...

On entend plusieurs cris d'animaux, suivis des hurlements d'Éric. Deux coups de feu sont tirés, puis les hurlements se transforment en gémissements et s'éteignent.

PAUL, ébahi
Mais quel imbécile. Quel putain d'imbécile. (Silence.) Encore une fois, je me retrouve seul. Je vais en faire craquer combien d'autres comme ça ? Hein ? (Silence. Il regarde au fond de la scène.) Bon, tu viens Jack ? On a une longue route à faire.

Paul quitte la scène en passant par la porte, seul, et la referme derrière lui.


Noir.
Image
Mugul 76 a écrit :Je le jure wallah, sur le Coran chuis pas cisgenre
Kroki a écrit :l'inceste entre frères et sœurs why not ;)
Arpg a écrit :Je préfère sodomiser un lion, plutôt que les chimpanzés
Fynmorph a écrit :jsuis trop chaud pour faire de l'eugénisme perso
Kirby a écrit :Poyo!
Kroki a écrit :I need a man who can make me orgasm have u ever made a chick squirt?? hehe
grignotez moi le walruce

Avatar du membre
El Señor Toulou
Silencieux et sournois
Silencieux et sournois
Messages : 5511
Enregistré le : 22 avr. 2010, 20:16
Filleul(s) : Dr Neko
Logiciel 1 : Photofiltre
Logiciel 2 : Paint
Logiciel 3 : Gimp
Contact :

Re: Nanard il écrit des pièces en plus omg

Message par El Señor Toulou »

Je devrais réclamer des droits d'auteur pour la première réplique.

Anyway, c'est cool, même très cool. Dommage que t'ai pas gardé la lenteur et le non sens de la planche de Shino, ça l'aurait vachement fait pour le théatre, croit moi.
Avatar du membre
Nanard
Accro du clavier
Accro du clavier
Messages : 11925
Enregistré le : 12 nov. 2009, 23:36
Logiciel 1 : Paint
Logiciel 2 : Gimp
Localisation : dtc

Re: Nanard il écrit des pièces en plus omg

Message par Nanard »

Non, ça aurait pas respecté les contraintes. Je devais faire un truc classique dans le genre d'Hamlet, pas du tout comme En attendant Godot.
Image
Mugul 76 a écrit :Je le jure wallah, sur le Coran chuis pas cisgenre
Kroki a écrit :l'inceste entre frères et sœurs why not ;)
Arpg a écrit :Je préfère sodomiser un lion, plutôt que les chimpanzés
Fynmorph a écrit :jsuis trop chaud pour faire de l'eugénisme perso
Kirby a écrit :Poyo!
Kroki a écrit :I need a man who can make me orgasm have u ever made a chick squirt?? hehe
grignotez moi le walruce

Répondre